GAMBARDELLA – Zoom sur les huitièmes
Le week-end du 18-19 février se sont déroulées les huitièmes de finale de la plus prestigieuse compétition nationale pour les jeunes talent, la Coupe Gambardella. La FFF a mis en place un dispositif exceptionnel sur sa page YouTube en diffusant quatre affiches : Metz – Lyon ; Nantes – Le Havre ; Lille – Auxerre et Troyes – Rennes.
Récapitulatif des matchs diffusés, et visionnés, avec notation individuelle des joueurs et quelques remarques rapides, notamment sur les joueurs à suivre à l’avenir.
Lille 2 – 2 Auxerre (pen)
Incontestablement, le meilleur lillois de la rencontre est belge et s’appelle Lucas Mbamba (2006). Pour les plus connaisseurs, il s’agit du frère de Noah Mbamba (2005), transféré en janvier 2023 à Leverkusen pour 100 000€ euros seulement. Voilà une fratrie qui devrait faire parler d’elle en Belgique, un peu comme l’ont fait les Lukaku.
Lucas Mbamba est un latéral droitier, évoluant à droite la plupart du temps mais pas contre l’AJA, très combatif, souvent bien placé, et percutant. Il a su apporter du danger, peu aidé par son compère d’attaque, mais également stopper de nombreuses incursions auxerroises, venues de son côté.
Autre joueur convaincant malgré l’élimination, Ousmane Touré (2005). Solide défensivement, mais également porté vers l’avant que ce soit par la course ou la passe. Quelques remontées de balles pour casser une ligne ou gagner du terrain, faire respirer. Un peu de déchet dans le jeu long, mais l’idée n’a jamais été forcée cependant, voire bien sentie. Ca n’est pas du Leny Yoro, mais sa prestation reste fort honorable.
Dernier lillois à ressortir, Ichem Ferrah (2005). Auteur de l’égalisation à 2-2, son agilité a permis de sonner une mini révolte à plusieurs reprises, notamment en seconde période, en remuant le milieu auxerrois. Un des lillois le plus à l’aise balle aux pieds. Il a largement profité de la supériorité numérique des Dogues.
À noter tout de même la titularisation d’Ayyoub Bouaddi (2007), bien plus en vu après le rouge écopé par l’AJA.
Note moyenne : 4,8
Dans ce match équilibré, l’AJ Auxerre l’emporte aux tirs au but. Grâce, notamment, à Matisse Morville (2005), fils du rappeur Joey Starr. Et ce ne sont pas les dreadlocks du fiston qui vont renier le lien paternel qui les unit. Trévis Dago (2005) est l’auxerrois du match, auteur d’un but. Mais il a surtout été hyperactif en attaque, infatigable, mobile, et efficace dans son pressing. Belle occupation des espaces également, avec un placement qui a souvent dû mobiliser un à deux lillois.
Ryan Rodin (2006), est un peu celui qui fonde le plus d’espoir au sein de la formation auxerroise. En avance physiquement, il tire profit de son gabarit, et en joue. Redoutable dans les airs et puissant, il démontre de vraies qualités balle aux pieds qui ne réduisent pas son talent à son profil athlétique uniquement. Auteur du 2ème but auxerrois, intervenu dans la foulée du rouge écopé par son camarade de la défense. Preuve potentielle d’une force de caractère. Appelé deux fois avec les U16 de l’Equipe de France, il n’est encore jamais entré en jeu.
Le dernier joueur de l’AJA sous les projecteurs, pour ce match, est le travailleur milieu de terrain Ediliano Maria Fernandes (2005). À la fois au four et au moulin, il a été omniprésent dans l’entrejeu, très précieux à la récupération, et complémentaire des joueurs à proximité de lui sur le terrain. Prestation convaincante, que je ne demande qu’à revoir !
Note moyenne : 5,2
FC Nantes 3 – 2 Le Havre
Sans doute l’affiche qui m’intéressait le plus, entre deux historiques du football français, et deux exceptionnelles écoles de football ! Un duel Paul Pogba – Steve Mandanda vs Jordan Veretout – Randal Kolo Muani. Ou la relève.
Rapidement, les nantais ont pris le contrôle du match et lancé les hostilités. Très entreprenants, ils ont complètement dominé les havrais dans l’agressivité, l’intensité, le pressing. Au point de marquer très rapidement.
Le premier but du match est l’œuvre d’Aboubacar Camara (2005), qui s’offrira même le luxe d’inscrire un doublé. Toutefois, pas grand chose à ajouter sur sa prestation, contrastée par l’énormissime performance de son binôme Bahereba Guirassy (2006), à l’origine de toutes les offensives et présent sur tous les fronts. Gratifiant même quelques replis défensifs. Auteur d’une passe décisive consécutive à une récupération haute, plein axe, et une course à haute intensité. Athlétiquement, il a répété les efforts tout au long de la rencontre. Il n’a perdu quasiment aucun ballon et a su créer de véritables boulevards à ses coéquipiers par son jeu sans ballon. On pourrait même, déjà, être tenté de le comparer à… Randal Kolo Muani. Vraiment bluffant !
Le titre d’homme du match se dispute avec Malang Gomes (2005), lui aussi auteur d’une passe décisive, à la suite d’une formidable action individuelle. Il a littéralement dominé le milieu de terrain, poussé tous ses coéquipiers vers le haut. Il a également assumé le leadership imposé par son brassard de capitaine, malgré la présence de Nathan Zézé (2005), pourtant présent régulièrement dans le groupe pro ces dernières semaines. Pour témoigner de son expérience, Nathan Zézé a joué dans six compétitions différentes cette saison ! Encore peu utilisé en Equipe de France U18, mais en répétant ce genre de performances, la hiérarchie pourrait être bousculée.
La domination totale au milieu de terrain est également à mettre au crédit de Dehmaine Tabibou (2005), reconnaissable facilement grâce à sa chevelure, a justifié ses 3 matchs joués en Equipe de France U18. Gaucher soyeux et actif, il est chargé de tirer les coups de pied arrêtés. Dans le bon tempo, le jeune joueur originaire de Drancy a perdu peu de ballons et en a, lui aussi, récupéré un bon paquet.
Autres jeunes canaris intéressants : Bastien Meupiyou (2006), et Mathis Philippe (2005).
Note moyenne : 5,8.
Côté Havrais, on pourrait presque l’assimiler à un non-match. Absents sur le plan athlétiquement et irréguliers dans l’attitude, le HAC rentre à la pause sur un miraculeux score de parité (1-1). Capitaine et cadre du groupe, Mamadou Bamba Soumahoro (2005) est totalement passé au travers. Le premier but des normands est l’œuvre de l’incontournable Steve Ngoura (2005), pas dans les meilleures dispositions et très isolé tout au long de la rencontre. Parfaitement muselé aussi, il faut l’avouer, par le trident défensif des locaux. Mais même par temps nuageux, il y a des éclaircies. On peut les nommer Ilyes Benlebsir (2005), copain avec le ballon dans les pieds. Quand le Havre parvenait à se défaire du pressing adverse, sans sauter les lignes, c’est lui, depuis son côté, qui parvenait à remonter le bloc. Inconstant sur 90 minutes, mais prestation qui éveille tout de même la curiosité. Il a d’ailleurs été approché par le City Group il y a quasiment un an.
Austern Emmanuel Bably (2005) est une autre éclaircie. Il a été le défenseur le plus solide, en plus d’offrir une passe décisive très « Football Manager » à Nguedy Thiam (2005), latéral gauche, et une finition remarquable. Connaissant le savoir faire dans la formation des latéraux du HAC, ce sont des noms à cocher. Auster Emmanuel Bably ayant déjà goûté aux joutes nationales.
Note moyenne : 4,3
FC Metz 1 – 3 Olympique Lyonnais
Le tenant du titre, l’OL, se déplaçait sur les bords du Stade Symphorien du FC Metz pour ces huitièmes de finale, et une allure de « rematch », deux semaines après s’être rencontrés en championnat. Lyon se déplace avec le groupe quasiment à l’identique, outre les 2004, trop âgés pour la Gambardella. Metz, en revanche, attaque ce match en l’absence de certaines armes offensives, comme Lanroy Machine (2005) ou Simon Kalambayi (2005)
La guigne a rapidement frappé la formation messine. Les absences notoires d’une part, n’ont pas été compensées par la réussite. Et dès la 2ème minute, les Grenats concèdent l’ouverture du score sur un CSC malheureux de Dos Santos (2005), sur phase arrêtée.
L’attaquant du jour, Joseph Mangondo (2005) va profiter du temps de jeu et de ce manque de concurrence pour briller. Auteur du but du 2-1 juste avant la pause, il permet aux siens de rester en vie dans le match. Et avec de nombreux motifs d’espoir, tant les jeunes pousses mosellanes ont vendangé. À la mi-temps, Metz est anormalement mené, mais décompte pas loin de 5 occasions franches. Joseph Mangondo en première ligne. C’est avec persévérance et abnégation qu’il ne baisse pas la tête et continue à apporter offensivement, proposant quelques sucreries techniques pour les observateurs les plus gourmands présents ce dimanche après-midi. À noter un exceptionnel raid solitaire à l’heure de jeu.
C’est, malheureusement, un peu la seule individualité à vraiment sortir du lot pour le FC Metz. En revanche, d’autres coéquipiers ont montré du potentiel comme Wassim Bahri (2005), feu follet comme on les affectionne en équipe de jeunes.
Note moyenne : 4,3
Lyon, de son côté, a pu compter sur un excellent Lilian Patrick Coponat (2005). Aux faux airs footballistiques de Maxence Caqueret, le jeune milieu a brillé tout au long de la rencontre. Il force Dos Santos à inscrire un but contre son camp et délivre une passe décisive après un appel tranchant dans le demi espace de la défense messine, bien servi par Mathys De Carvalho (2005). Petit gabarit mais travailleur, il est incontestablement le lyonnais du match.
Devant lui, Thiema Gueye (2005) et Yacine Chaib (2005) ont également brillé. Tous les deux buteurs, le premier a délivré une passe décisive sur le but du second. Il a également tiré le coup franc qui a précédé l’ouverture du score. Seul point d’ombre à son tableau, un penalty tiré hors du cadre en fin de match, quand le score était de 3-1 en faveur des Gones. Ailier gauche, Yacine Chaib est, lui aussi, un format de poche, adepte des petits pas et petites touches. Un profil très futsal, très Ryan Cherki. C’est lui qui obtient un penalty, au duel avec le défenseur Morgan Hiessler (2005).
Mention spéciale à Steve Kanga (2006), habituel latéral droit qui a fait 55 minutes de très haute volée, à gauche qui plus est, avant de sortir, blessé, et évacué sur civière. Pour l’anecdote, il a été appelé en sélection d’Algérie U17 pour disputer le Championnat d’Afrique du Nord des Nations de moins de 17 ans en juin 2022.
Note moyenne : 5,5
Troyes 1 – 1 Stade Rennais
L’ESTAC avait à coeur de refaire un beau parcours, comme son sacre en 2018 contre le Tours FC. Hélas, la réception du Stade Rennais est un gros obstacle et ce sont les bretons, au terme d’une rapide séance de tirs aux buts, qui continueront l’aventure. Pas indiscutablement la meilleure équipe sur le rectangle vert.
C’est dans ce schéma en 4-2-3-1 que les aubois démarrent la rencontre. Pour l’occasion, Mehdi Bernon (2006), buteur attitré du club dans la compétition, débute sur le flanc gauche. Troyes débloque le compteur de la rencontre avant la demi heure de jeu par Pablo Hernandez (2006). Mais ce ne sont pas les deux premiers cités qui ont été particulièrement étincelants. Plutôt Tarek Issaoui (2005), solide défenseur et omniprésent dans les duels, a son avantage pour annihiler les offensives rennaises. Déjà repéré, notamment, par les radars de la FFF.
Le 2ème troyen remuant s’appelle Zizou et portait le numéro dix. Tout un symbole. Un poids sur les épaules ! Pourtant, Zizou Guy (2005) a plusieurs fois permis le décalage ou le déséquilibre par sa vivacité et son placement entre les lignes. Il a également été précieux dans le jeu de transition et au pressing pour gêner la première relance, une ligne de passe ou forcer l’erreur. Mention honorable à Enzo Kost (2006), auteur d’une prestation solide et remarquée, mais un petit ton en dessous de son acolyte de la défense.
Note moyenne : 4,8
L’homme de cette rencontre est gardien de but et joue pour Rennes. Mathys Silistrie (2005) a d’abord permis à son équipe de rester debout dans la rencontre, auteur de quelques interventions décisives. Mais il offre aussi la qualification à son équipe en repoussant le premier tir au but troyen. Au final, les aubois en rateront 3 sur les 5 tentés. Sous contrat jusqu’en 2025, le portier a connu ses premiers entraînements dans le groupe pro à 16 ans. A l’heure actuelle, il n’est que sous contrat stagiaire pro. Il pourrait viser mieux en répétant ce genre de performance.
Dans cette jeune équipe rennaise, parmi laquelle figurent Yaël Thébault et Joël Coulibaly (2007), on y trouve également des noms plus ou moins connus. À commencer par Aaron Malouda (2005), fils de Florent, et buteur. Comme son papa, il évolue ailier. Comme son papa, il évolue dans le couloir correspondant à son pied fort : le droit. Il a également transformé son penalty lors de la séance. Il doit cependant gagner en régularité, alternant entre le mauvais et le très bon.
Dans la famille Matondo, je demande le benjamin, Joël (2005), milieu de terrain organisateur. Il est le frère d’Isaac (1999) formé et passé par Rennes, actuellement aux Herbiers, et celui de Trésor (2003), encore au club actuellement, dans le groupe réserve, en N2. Les deux plus jeunes ont d’ailleurs déjà évolué ensemble en championnat avec l’équipe 2 ! Contre Troyes, Joël Matondo a été le meilleur milieu rennais, crédité d’une passe décisive sur l’unique but de son équipe.
Dernier rennais scintillant, Arsène Do Marcolino (2006) porte aussi un nom déjà repéré sur et autour des terrains. Il est non seulement le frère d’Alan Do Marcolino (2002), mais aussi le fils de Fabrice Do Marcolino, ancien footballeur professionnel, aujourd’hui recruteur au Stade des Rennais chez les jeunes. Evidemment, tous les 3 sont passés par le SRFC. Arsène a été le meilleur joueur de champ rennais, hélas responsable de l’ouverture du score troyenne, après avoir perdu la balle trop proche de ses cages. Ce fait de jeu ne l’a pas plus perturbé que ça et il a ainsi pu poursuivre sa marche en avant et rester dans la continuité de ses 25 premières minutes. Son dernier match en Equipe de France remonte à mars 2022, mais nul doute qu’il réintègrera rapidement le groupe.
Note moyenne : 4,5
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