CLERMONT FOOT – La formation innovante

CLERMONT FOOT – La formation innovante

Galaxy Clermontoise

Le football est un sport nouveau dans le paysage auvergnat, plutôt habitué à l’ovalie. Le Clermont Foot 63 a progressé, à sa vitesse, loin des radars, et dans l’ombre de la grande tribune principale de Gabriel-Montpied, son refuge. Le club s’est d’abord installé dans l’antichambre de l’élite en France, avant d’obtenir le graal. Clermont connait cette saison sa 2ème participation consécutive à la L1. Et se rapproche doucement d’une 3ème. Cerise sur le gâteau, la délégation clermontoise se rendra au Stade de France le 29 avril… en Gambardella.

Un parcours inédit

Les Clermontois ont dû batailler ferme pour atteindre les sommets de la montagne à haute altitude qu’est la Gambardella, au parcours parfois sinueux. Pour la première fois de son histoire, Clermont est allé au bout de l’ascension, celle qui mène vers le Stade de France. Tout a commencé à deux semaines de Noël, lorsqu’ils ont éliminé les Verts de Saint-Etienne (1-1), à domicile et aux tirs au but. Ensuite, c’est un déplacement piégeux à Béziers, bien négocié. Victoire 2-1, l’aventure continue. Nouvelle réception pour les 16e de finale, avec la venue d’Istres. Victoire par le plus petit des scores (1-0),  arrachée à 10 contre 11 pendant quasiment 45 minutes. Retour dans le Sud de la France, à Marignane, où les Clermontois marquent à 4 reprises (4-2). Qualification en poche, en route pour les quarts de finale. On change complètement de cap. Direction l’ouest avec Carquefou, en R1. Victoire sans appel (4-0). Et enfin, la dernière étape avant d’apercevoir le sommet est la réception d’un élève modèle en matière de formation : le Stade Rennais. Victoire aux penalties, direction Saint-Denis !

Un mélange de culture

Ce succès, car arriver en finale de Gambardella pour Clermont en est un, n’est pas le fruit du hasard. Il est l’aboutissement d’une politique sportive ambitieuse, réfléchie, méthodique. Et innovante. En septembre 2017, le club annonce le partage du centre de formation entre le club de foot de la ville, et l’ASM, grand club de rugby local. Une première en France. À ce moment-là, on donnait « six à sept ans » à Pascal Gastien, l’entraîneur principal du CF 63, pour bénéficier des premiers bienfaits de la structure. Le compte est bon, puisque 6 ans plus tard (5 et demi pour être tatillon), les jeunes accèdent à la Gambardella. La tête pensante de l’équipe première avoue même, à La Montagne, la presse quotidienne locale, qu’il s’agit – à juste titre – « du fruit et la récompense du travail sur plusieurs saisons ».

Les débuts en pro

Certaines jeunes pousses commencent même à semer des graines en équipe première. Aïman Maurer (2004, non éligible à la Gambardella) a ainsi disputé 421 minutes en Ligue 1. C’est le cas également, dans une moindre mesure, de Cheick Oumar Konaté (2004), mais formé à l’Académie JMG de Bamako, comme son coéquipier Alidu Seidu (2000). D’ici un an, d’autres devraient prendre le chemin de Gabriel Montpied. À commencer par le plus grand prospect actuellement au centre de formation, Mohammed Amine Bouchenna (2006), redoutable attaquant, régulièrement convoqué en Equipe de France. À suivre aussi de près l’évolution d’Enzo Cantero, par ailleurs déjà fortement courtisé,  Ilhan Fakili (4 buts en Gambardella), Julien Astic, capitaine des U18 , et le défenseur droit Ibrahim Coulibaly.

L’Alliance de Clubs

Ahmet Schaefer, via sa société Core Sport Capital, a l’ambition de créer une alliance de clubs dans un registre gagnant-gagnant. Ainsi, il a acquis l’Austria Lustenau, alors en D2 autrichienne et promu depuis, et plus récemment le FC Biel-Bienne, actuellement en bas de tableau de 3ème division suisse. La promotion du club autrichien, combinée aux maintiens successifs de Clermont en L1, est un scénario « parfait » pour le président Ahmet Schaefer, heureux de pouvoir compter sur une « plateforme additionnelle » pour son club principal, celui de l’Auvergne. Ce projet, il l’a imaginé pour « renforcer l’effectif » et « développer les joueurs » présent au centre de formation. Il explique ce choix de l’étranger pour sortir le jeune de sa zone de confort, « un autre environnement » mais avec « un système de jeu » identique. Ainsi, les joueurs reviennent « plus forts et plus matures ». Pascal Gastien a par ailleurs un rôle essentiel puisqu’il collabore étroitement avec l’entraîneur de la formation autrichienne. Soucieux d’une bonne mécanique dans ces divers projets, Ahmet Schaefer a mis fin à la collaboration, jugée à perte, avec le club danois du Vendsyssel FF. Quant au FC Biel-Bienne, le processus de professionnalisation suit son cours.

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